Homélie du 1er dimanche de l’avent 27 novembre 2022 par Jean-Pierre GOUIN, diacre


« Tenez-vous prêts,-vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le
Fils de l’homme viendra » Curieusement, à un mois de Noël, la liturgie de ce
jour nous parle de la fin des temps, le temps du retour du Fils de l’homme.
Sans doute pour nous indiquer le but ultime de notre vie en nous précisant le
chemin que nous pourrons affiner pendant toute cette année liturgique à la
suite du Christ. L’Avent, temps pour se préparer, pour veiller, un temps
spécifique de préparation pour une espérance des temps futurs que nous avons
du mal à définir car cela dépasse notre entendement et c’est de l’ordre de la foi.
Lever notre regard vers les réalités d’en haut ce n’est pas nous déconnecter de
notre vie ici et maintenant au contraire c’est lui donner une autre dimension qui
dépasse nos fragilités humaines et nos limites. Prendre au sérieux ces mises en
garde ne nous exonère pas de vivre les uns à proximité des autres dans la
concorde, la bienveillance et l’entraide mutuelle. C’est sans doute le B à Ba de
la vie ensemble, cette vie que nous recevons par pure grâce et que nous avons
à faire fructifier. Nous ne sommes pas seul sur ce chemin, en plus de nos frères
et sœurs nous avons cette présence divine, présence discrète mais oh combien
efficace à travers la Parole de Dieu lue, méditée, ruminée pour accueillir cet
amour de notre Dieu Père Fils et Esprit Saint. Nous devons nous réjouir de cette
présence qui nous fait progresser dans cette vie où tout devrait contribuer à la
paix, la joie et le bonheur du genre humain et de toute la création. La première
lecture nous livre un regard un peu idyllique de cette Jérusalem qui préfigure le
royaume de Dieu à la fin des temps et une invitation à cette vie éternelle à
laquelle nous sommes appelés. Rejoindre dans cette démarche tous ceux qui
nous ont précédés en nous encourageant les uns les autres tout en prenant
conscience que nous avons besoin d’être aidés. Le salut pour cette vie éternelle
ne peut nous venir que du Christ mort et ressuscité, il n’y a pas d’autre chemin,
jamais nous ne pourrons obtenir cette grâce par nos seules forces ou mérites.
Pour cela nous avons à accueillir cet amour divin, à consentir de nous laisser
aimer afin de pouvoir répondre à cet amour par notre vie dans la louange et au
service des frères et sœurs. Mais comme nous le dit St Paul : « c’est le
moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil, car le salut est tout
proche » temps de l’Avent, un temps pour accueillir un peu plus ce Dieu qui
multiplie ses bienfaits au-delà des apparences, qui ne se décourage de nos
lenteurs à croire qu’il peut tout en chacun pour le bien de notre monde. Temps
de conversion pour revenir à l’essentiel de notre foi avec Jésus Christ.
Regardons vers lui qui s’est abaissé afin de nous rejoindre par sa vie et sa mort
et qui nous relève par sa résurrection. Aller vers la lumière du jour afin d’être
éclairé sur le comment faire, la manière d’agir, le choix de ce qui construit des
œuvres de vie pour ceux avec qui nous vivons. L’espérance chrétienne nous
l’avons reçue dans la foi communiquée au jour de notre baptême : y croyons-

nous vraiment ? Ou seulement lorsque tout va bien. L’espérance comme une
lumière qui marche devant nous pour baliser notre chemin et nous faire éviter
les écueils de la vie ambiante. Marcher sur les pas du Christ à la fois dans cet
amour créateur mais aussi suivant ses exigences afin d’être vrai dans notre vie
pour nous-mêmes, en famille, dans la société et en Eglise. Nous savons bien
nos fragilités pensons à les offrir sans nous désespérer de la vie afin de repartir
plus loin sur le chemin qui est parfois bien rocailleux. C’est sans doute dans nos
fragilités, en les reconnaissant que nous pourrons avancer vers les
réconciliations nécessaires pour notre vie dans tous ses domaines aussi bien:
matériels, spirituels que psychologique car tout se tient dans notre vie.
« Veillez, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra » la vie en
Dieu est une vie en continue, dans le quotidien le plus banal, les petites comme
les choses plus importantes. En tout temps, accueillir cette grâce pour aimer en
vérité ce qui fait notre vie sans se désespérer de nos manquements pour
repartir, rester humble et vivre dans la réalité qui est la nôtre afin de nous faire
avancer dans la lumière sur notre chemin. La première lumière que nous
rencontrerons pendant cette année liturgique c’est Noël, Dieu s’est abaissé dans
cet enfant « l’Emmanuel » Dieu avec nous.