Dimanche 15 novembre : Homélie

De Jean Pierre GOUIN

33 dim ord   Homélie pour le 15 nov  2020

Un homme part en voyage, il confie ses biens à ses serviteurs à chacun selon ses capacités. Voilà le cadre de la parabole et bien au-delà il y a la confiance de cet homme  vis-à-vis de ses serviteurs. Il les connait bien et ne veut pas les surcharger mais confie  à chacun selon ses capacités. Souci du maitre pour ses serviteurs, il prend soin d’eux pour ne pas les écraser sous le poids  d’une mission qui leur serait impossible. Au retour du maitre les attitudes des serviteurs diffèrent : les deux premiers rendent compte de ce qui leur a été confié, le 3eme exprime sa peur en accusant le maître et là il fausse complètement la relation.

Notre Dieu ne part pas en voyage mais il nous confie l’humanité et le monde entier pour continuer son œuvre créatrice. Il fait confiance à chacun. Il a donné à chacun les dons pour participer  à cette œuvre pour le bien du monde entier. Jamais  il ne retire sa confiance qu’il a donnée mais continuellement il apporte son soutien si nous souhaitons l’accueillir. Notre liberté reste entière d’agir ou non. Parfois nous sommes tétanisé par la peur, peur de Dieu que nous prenons comme un justicier implacable, un maitre intransigeant et nous l’accusons de ce qui se passe sur terre : « si tu es un Dieu d’amour agit, ne nous laisse pas dans le pétrin ». Comment remettre à niveau notre relation avec ce Dieu d’amour.  « Amour est son nom » lent à la colère, plein de miséricorde. Dans le monde ambiant c’est tellement invraisemblable que nous rabaissons Dieu à notre niveau, à l’image de l’être humain blessé qui veut se venger. Prenons  du temps pour rétablir une relation vraie avec Dieu qui n’a pas hésité à envoyer son Fils  pour nous dévoiler sa face et nous sauver de toutes corruptions,  pour nous montrer que sa force est dans l’humilité et sa constante  bonté vers le genre humain. Le Christ fait de nous des fils et des filles adoptifs  de ce Dieu. Je ne vous appelle plus serviteur mais ami. Relation de confiance  que Dieu a voulue réciproque. De son coté cette confiance est inaltérable, de notre coté c’est plus ou moins vrai  suivant les circonstances. Mais comment valoriser  ce que Dieu nous a confié. L’exemple  qui nous ait donné dans la première lecture : la femme parfaite   s’active avec sagesse pour les taches quotidiennes, la gestion pour le bonheur de sa famille et des pauvres qui l’entourent tout en restant en prière et dans la louange du Seigneur : tout un programme. Si vous avez un peu de temps pourquoi ne pas relire  tout le chapitre 31 du livre des proverbes sans oublier la conclusion. Complémentarité des tâches matérielles et la relation avec le Seigneur. La vie de Jésus est aussi un éclairage que nous trouvons parfois loin de nous, en nous disant « lui il est Dieu, ce n’est pas pour nous ». Tentations ô combien réelles dans notre vie si nous n’y prenons garde. Restons éveillés et clairvoyants, Jésus dans son enseignement offre ce qu’il faut pour qu’à notre tour  nous soyons dans la joie en réalisant ce qu’il nous enseigne car en lui il réalise ce qu’il dit. « Que notre foi soit active, que notre charité se donne de la peine et que notre espérance tienne bon dans le Seigneur »c’est ce que Paul nous disait il y un mois dans cette même lettre aux Thessaloniciens. Aujourd’hui il nous dit que nous sommes des Fils  de lumière et qu’il ne faut pas rester endormis ». Fils et Filles de Dieu nous le sommes dans le Christ et par lui. Cependant restons vigilants car la vie n’est pas un long fleuve tranquille et en toute chose nous avons à rendre gloire à Dieu pour ce que nous sommes et pour tout ce qu’il nous a donné afin d’œuvrer au bonheur de tous là où nous sommes. Croyons que Dieu pourvoit  pour ce que nous avons à faire et nous permet de le faire avec amour, mais il veut avoir besoin de nous. Croyons  que l’Esprit Saint n’est pas avare  de ses conseils pour rectifier nos vues étroites car le cœur de Dieu est plus grand que notre cœur et qu’il élargit notre regard pour le plus grand bien des personnes qui nous sont proches.

Avec le Secours Catholique, en complémentarité avec les services sociaux et les autres services caritatifs, nous venons en aide aux personnes qui souffrent de solitude et de précarité  ce qui devient de plus en plus fréquent et urgent en cette période de crise sanitaire et de confinement. Même si chacun peut prendre contact par téléphone il manque cette relation interpersonnelle, un peu de présence chaleureuse qui faisait dire à certains que le Secours était leur famille. Les contacts réguliers permettent cependant de garder la relation afin que l’état général de la personne ne se dégrade pas trop. C’est aussi permettre à toute personne quelque soit sa condition de mettre en œuvre les dons qu’elle a reçu pour le bien de tous.

Patience et humilité pour faire ce que nous avons à faire sans nous dérober, sans peur du jugement,  agissons avec amour et miséricorde. En ce temps de confinement mettons à profit ce temps pour garder le cap vers l’espérance  qui ne déçoit pas en priant et  accompagnant ceux qui sont dans le besoin afin de ne pas demeurer seul.

Restons dans la joie, soyons fidèle pour des choses simples pour entrer dans la joie de notre Seigneur.