Il y a deux jours de cela que, après la soupe des Jeudis de Carême, nous
avons passé une belle soirée avec le CCFD qui nous a aidés à réfléchir sur la
faim dans le monde, due aux conflits et aux guerres, et pour laquelle notre
fraternité et notre solidarité s’avèrent importantes et urgentes.
Cette année, le CCFD nous appelle à lutter contre les souffrances et les
inégalités qui marquent notre monde et nous invite à nous laisser toucher par les
cris du monde et à les transformer en espérance partagée.
Le CCFD nous invite à sortir de notre indifférence et de notre passivité.
Comme au temps de Moïse, le Seigneur voit la misère de son peuple et il nous
envoie pour le libérer de tout ce qui le détruit.
Nous le voyons bien, les pauvres sont de plus en plus pauvres et de plus en plus
nombreux.
Aujourd’hui, l’Église nous propose de méditer la Résurrection de Lazare
par Jésus…L’Église nous propose ce beau texte à méditer car nous nous
approchons de la fin du Carême. Elle nous propose donc de méditer sur la
victoire de Jésus sur la mort, notre victoire sur le mal qui gangrène notre monde.
La résurrection de Lazare est un miracle de Jésus rapporté uniquement
par l’Évangile selon Jean (Jn 11,1–44), durant lequel Jésus ramène Lazare de
Béthanie à la vie quatre jours après son enterrement1. L’événement se déroule à
Béthanie. C’est, dans l’Évangile selon Jean, le dernier des miracles accomplis
par Jésus avant la Passion et sa propre résurrection.
À travers ce geste extraordinaire, Jésus exprime pleinement son pouvoir
sur la mort, la peur, le désespoir, le découragement total.
Au cours de cette méditation, je veux revenir sur deux mots issus de
l’Evangile : Le mot ‘tombeau’, le verbe ‘ faire sortir’ (Lazare).
Premièrement, il faut bien faire la différence entre tombeau et tombe. La
tombe est un endroit où un mort est enterré ; une fosse recouverte ou non d’une
dalle de pierre, de marbre, etc. Le mot ‘tombeau’ contrairement à la tombe est
défini comme un monument funéraire plus ou moins imposant élevé sur une
tombe. Si nous voyons bien, le tombeau a un aspect extérieur, une apparence
imposante, luxueuse et la tombe par contre est un trou où l’on enterre un
cadavre.
Cela veut dire que quand Jésus demande à Lazare de sortir du tombeau, il
lui demande aussi indirectement de quitter le luxe, de sortir de l’orgueil, duconfort, de sa tour d’ivoire pour aller à la rencontre des autres. Vivre seul
signifie être enterré. Vivre dans la passivité signifie refuser d’aimer ; Être dans
le tombeau comme Lazare signifie ne pas vivre. Notre résurrection aujourd’hui
signifie sortir du Moi pour le Nous.
Deuxièmement, le verbe « sortir ». Ce mot revient souvent dans l’Ancien
Testament et dans l’Évangile : Nous découvrons un Dieu qui fait “sortir” son
peuple d’Égypte ; il lui annonce qu’il le fera sortir de ses tombeaux : « Tous les
enfants d’Israël firent ce que l’Éternel avait ordonné à Moïse et à Aaron;
ils firent ainsi. 51Et ce même jour l’Éternel fit sortir du pays d’Égypte les
enfants d’Israël, selon leurs armées » Ex 12,50. L’Évangile nous parle
également d’un Dieu qui ordonne à Lazare à “sortir” du tombeau.
Nous voyons que Lazare seul, ne peut pas sortir du tombeau. Il a fallu la
présence de Jésus. Comme Lazare, Jésus nous fait sortir des situations et des
conditions qui peuvent nous détourner de la voie de Dieu : Tant qu’on vit, on
peut encore espérer : “Pour celui qui reste avec tous les vivants il y a de
l’espoir : chien vivant vaut mieux que lion mort.” (Ecclésiaste 9, 4)
Comme Moïse qui a fait sortir Israël de l’esclavage d’Égypte, Jésus qui a fait
sortir Lazare du tombeau. Je suis aussi appelé comme chrétien a faire sortir les
autres des situations qui les fragilisent.
Ce n’est pas seulement Lazare seul qu’il faut sortir de son tombeau ; c’est
l’humanité tout entière qu’il faut délivrer des fausses sécurités qu’elle se donne.
Aujourd’hui, le même Christ compte sur nous pour participer à cette œuvre de
libération. Beaucoup de nos frères et sœurs sont un peu comme s’ils étaient
enfermés dans des tombeaux. Nous pensons à tous ceux qui sont opprimés, sans
travail, affamés.
Le pape François nous dit que ces « Lazare » se trouve dans les
périphéries, sur les parvis et au terminus. Faisons le sortir de la dépression, de
la précarité et de la solitude. C’est notre mission, désireux de construire un
monde fraternel.
Enfin, Le CCFD-Terre solidaire nous lance un appel aujourd’hui à
transformer la clameur du monde en espérance. Il n’est pas acceptable que des
hommes, des femmes et des enfants restent enfermés dans leur précarité. Le
Christ nous apprend à écouter et à nous laisser toucher par leur souffrance. Il
nous invite à ouvrir notre cœur, nos yeux, nos oreilles et nos mains. Amen !