HOMELIE DU 2 EME DIMANCHE DE CARÊME 2023 par Eric, Saint Joseph


Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, l’Eglise au lieu de nous proposer des textes qui nous parlent
explicitement du Jeûne, de la prière et de l’aumône- mots clés du Carême, nous
propose une autre thématique : La TRANSFIGURATION DU CHRIST.
La Transfiguration de Jésus est un événement important dans la
Bible, qui montre la gloire de Jésus et sa divinité. C’est l’un des moments les plus
importants de la vie de Jésus, où il est transfiguré devant ses disciples, Pierre,
Jacques et Jean, et où la voix de Dieu le Père est entendue.
La Transfiguration nous rappelle que Jésus est le Fils de Dieu, et que sa vie, sa
mort et sa résurrection ont un sens divin. C’est un moment de révélation, où les
disciples voient la gloire de Jésus et comprennent sa véritable nature.
Mais cette Transfiguration n’est pas seulement un événement passé. Elle est aussi
un appel pour nous, pour que nous transfigurions notre propre vie en suivant Jésus
et en vivant selon ses enseignements. Cela signifie : vivre une vie de foi,
d’amour et de service aux autres.

« Il fut transfiguré devant eux » : c’est pour le bénéfice des trois disciples Pierre,
Jacques et Jean que le Christ a été transfiguré, les trois mêmes qui assisteront à
sa grande détresse au jardin de Gethsémani.
Sur la route du Carême et, plus largement, sur le chemin de la vie, nous aussi
avons besoin d’expériences de transfiguration pour faire face aux difficultés et
aux épreuves, pour suivre le Christ dans les moments de joie et de peines, et être
en mesure à notre tour de transfigurer le monde autour de nous. Et surtout, faire
rayonner autour de nous, pour les hommes et femmes dans la détresse, ce visage
transfiguré de joie, de confiance, d’espoir, d’amitié, d’attention, d’amour
fraternel.
Pierre, qui veut ériger trois tentes, confond la « pause» avec le travail qu’il reste
à faire. Il voudrait prolonger l’expérience à l’infini au lieu de se remettre en
marche derrière le Christ. Sa réaction spontanée de vouloir profiter plus
longtemps de la tranquillité de la montagne est en fait une tentation d’éviter la
responsabilité de sa foi, de s’installer dans la médiocrité. C’est le contraire de la
décision d’Abraham qui, à 75 ans, à l’appel de Dieu, « quitte son pays, la parenté
et la maison de son père, pour le pays que le Seigneur lui indiquera
».
Nous vivons aujourd’hui dans une période où les gens recherchent l’excellence
et la perfection dans tout ce qui est matériel. Avoir un corps parfait, construire la
plus belle maison, faire le voyage le plus exotique, etc. Dans la publicité qui nous
entoure, on nous promet le bonheur grâce à un physique jeune et sans défaut, àune voiture puissante, à un gadget électronique performant, à une croisière de
luxe…
Le Christ nous propose l’excellence dans la poursuite de notre vie chrétienne.
Pour atteindre cette perfection, comme pour tout ce qui est important dans la vie,
nous avons besoin de travail assidu, de discipline, de volonté. Les étudiants, les
artistes, les champions sportifs savent cela. Il en est ainsi pour nous qui voulons
être transformés, qui désirons devenir meilleurs. Nous devons descendre de la
montagne, retourner à nos obligations quotidiennes et travailler sans relâche pour
répondre aux besoins des gens autour de nous, des pauvres et des sans-emploi.
Abraham avait 75 ans ! À cet âge, les gens pensent qu’ils ont déjà tout vu, qu’ils
ont vécu toutes les expériences possibles, et ils ne s’attendent plus à rien de
nouveau. Abraham reste encore aujourd’hui un modèle pour chacun et chacune
d’entre nous, jeunes et vieux. Il partit vers une terre nouvelle qu’il ne connaissait
pas, vers une façon différente de vivre sa vie, vers une direction inconnue… Il
partit plein d’espérance et de confiance en ce Dieu qui lui indiquerait le chemin.
A 75 ans sinon plus, Abraham est appelé à partir! Il n’y a pas d’âge pour
nous améliorer, pour faire mieux, pour découvrir « le pays que Dieu nous
indiquera
». Trop de gens se contentent de leur médiocrité, en répétant à chaque
occasion : « Je suis comme ça et je suis trop vieux pour changer ».
Avec Dieu, il n’est jamais trop tard pour accepter son invitation à nous
convertir, pour changer nos habitudes, pour devenir meilleur. C’est l’histoire des
ouvriers de la dernière heure, de Zachée, du bon larron, de Marie-Madeleine, du
vieux Nicodème.
L’élément fondamental de ce texte d’aujourd’hui est la voix du Père qui dit: «
Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour. Écoutez-le
». La vie chrétienne consiste à écouter la Parole de Dieu, à la laisser résonner dans
notre cœur pour qu’elle nous transforme. Nous les chrétiens, nous sommes des
personnes d’écoute. Nous sommes attentifs à la voix du Christ, nous prenons au
sérieux son message, nous nous laissons interpeler par ses paroles.
Chaque dimanche(samedi), à l’Eucharistie, nous rejoignons la communauté
chrétienne pour entendre cette voix du Père qui nous dit de nouveau :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le »
Que Dieu nous bénisse tous, et qu’il nous guide sur le chemin de la
Transfiguration. Amen.