Chers frères et sœurs, bonjour !
En ce dernier dimanche de l’Avent, la liturgie nous propose deux récits de l’Annonciation. La première lecture nous parle du peuple d’Israël menacé de partout par les armées étrangères. Face à ce danger, le jeune roi d’Israël, Acaz n’a pas fait le bon choix. Il a abandonné le vrai Dieu pour se tourner vers les dieux païens pour la défense de son peuple.
Mais ces dieux païens ne sont rien. C’est également vrai pour nous aujourd’hui. Nous pensons à ces dieux fabriqués qui occupent une grande place dans notre vie et notre monde : ils s’appellent argent, richesses, recherche du profit, de la belle situation… Aujourd’hui, le prophète Isaïe invite le roi Acaz et chacun de nous à se tourner vers le seul vrai Dieu. C’est sur lui seul qu’il faut compter car Il ne déçoit pas et ne trompe. Il n’aime pas par interet et veut le bien de chacun de nous. Il s’appelle Amour.
Ensuite, l’Évangile nous parle de l’origine de Jésus : la double mission de Joseph, homme de songe, consistant à donner un nom à Jésus et à le garder ainsi que sa mère Marie ; Notant en passant que dans la Bible, les songes étaient considérés comme un moyen à travers lequel Dieu se révélait. Le songe symbolise la vie spirituelle de chacun de nous, cet espace intérieur, que chacun est appelé à cultiver et à garder, où Dieu se manifeste et souvent nous parle. Mais il y a beaucoup aussi d’autres voix. Par exemple, les voix de nos peurs, les voix des expériences passées, les voix des espoirs ; et il y a aussi la voix du malin qui veut nous tromper. Il est donc important d’arriver à reconnaître la voix de Dieu parmi d’autres voix.
Donner le nom à un enfant signifiait par là même qu’ assumer la paternité, lui donner une identité, le reconnaître comme une personne à part entière, lui donner de la valeur, de la dignité humaine. Joseph adopte Jésus et devient ainsi son père : Jésus le charpentier est bien le fils du charpentier, comme le sont tant d’autres enfants adoptés qui s’insèrent, grâce à l’amour offert, dans une famille qui ne leur est plus étrangère. N’hésitons pas d’adopter les enfants abandonnés, ceux de la rue, les orphelins, les enfants vulnérables qui ont aussi besoin d’être aimés et entourés d’affection parentale.
Joseph est invité à prendre chez lui Marie son épouse car “L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint”. Ces paroles nous disent clairement la mission que Dieu confie à Joseph : il est appelé à être le gardien de Marie.
Garder quelqu’un, signifie prendre soin de lui, veiller sur lui, le protéger et le défendre, le nourrir et le soigner. Dieu confie Marie à Joseph au début, et sur la Croix, Marie est le dernier cadeau que Jésus donne à Jean l’un de ses Apôtres, qui reçoit chez lui dès ce jour Marie.
Cette garde, Joseph l’exerce avec discrétion et humilité, dans le silence. Les Évangiles ne nous rapportent aucune parole de lui. Mais ils témoignent de sa présence constante et de sa fidélité totale. Il est auprès de Marie dans les moments sereins et dans les moments difficiles.
Joseph est le gardien parce qu’il sait écouter Dieu, il se laisse guider par sa volonté, il est attentif à ce qui l’entoure ; il sait prendre les décisions les plus sages. Comme lui, nous sommes tous appelés à garder le Christ dans notre vie.
Marie est de nos jours le symbole de toutes les personnes fragiles de notre société : les enfants, les femmes, les chômeurs, les migrants, les réfugiés, les personnes seules et les personnes âgées, les divorcés, les étrangers, les handicapés, les pauvres. Que faisons-nous de ces personnes pendant ce temps de Noël ? Qui est ma Marie que je ne dois pas hésiter de prendre chez moi ? Qui est la Marie que je connais et qui a besoin de moi pour retrouver le vrai bonheur et la joie de vivre?
L’Évangile de ce jour nous pousse à parler de la responsabilité parentale. Elle ne consiste pas seulement à payer les études aux enfants et de les choyer matériellement. Elle consiste aussi à leur procurer de la joie véritable tous les jours, à les écouter, à devenir des parents responsables et aimants, à bien veiller sur eux et à les protéger de tout mal car donner le nom signifie aussi faire de l’enfant une personne équilibrée et sociable.
Prions pour tous les parents qui ont perdu leurs enfants ces jours -ci à cause des actes crapuleux. Prions pour tous les enfants privés de l’affection soit paternelle soit maternelle. Que ce temps de Noël qui approche aide chacun de nous à ne pas hésiter de considérer les autres. Amen