Aujourd’hui, nous célébrons le dernier dimanche de l’année liturgique qui s’appelle « Dimanche du Christ -Roi de l’Univers ».
La fête du Christ-Roi avait pour objectif de soutenir un combat contre les évolutions du monde moderne et d’affermir la foi des fidèles face aux idéologies de l’époque ; la fête du «Christ Roi de l’univers» met l’accent sur l’idée que dans le Christ, toute la création est récapitulée : « En Jésus, tout fut créé, dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et invisibles, puissances, principautés, souverainetés, dominations, tout est créé par lui et pour lui… »
Je donne la parole maintenant à Marie-Odile et les enfants de la Caté pour nous résumer l’Evangile de ce jour… [Pour Saint Benoît seulement].
Le Christ n’est pas roi à la manière du monde. Au lieu d’être applaudi, il est observé passivement par la foule. Au lieu d’être salué révérencieusement, il s’est fait moqué par les chefs. Au lieu d’être au garde à vous, les soldats l’ont insulté. Au lieu d’être adoré par les malfaiteurs, l’un d’eux lui a parlé méchamment. On le punit, on se moque de lui, on le nourrit mal avec du vin aigre, on l’insulte, on est terre à terre avec lui, on lui fait des leçons de morale, la puissance…
La royauté du Christ s’enracine dans la royauté de David, grand roi d’Israel. David fut un roi qui ne se croyait pas au-dessus des autres. Il fut humble, toujours à l’écoute de Dieu malgré ses péchés.
La royauté de Jésus se manifeste dans la croix et seulement sur la croix. Sachant que dans la vie courante, la croix n’est pas symbole de joie, de bonheur ; elle représente nos soucis, nos souffrances, nos difficultés…La royauté de Jésus ne passe pas par l’honneur et la gloire, ni par la puissance et le règne éternel ; mais cette royauté passe par le don de sa vie, le règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix.
Nous sommes donc loin d’une royauté qui écrase, qui s’impose aux hommes et aux femmes, fondée sur la pure dictature. La royauté du Christ se révèle ainsi dans le très bas, au cœur de la mort et de la souffrance de l’homme. C’est parce qu’il sauve l’humanité du péché et de la mort, en les prenant sur lui, qu’il est Roi de l’Univers.Le Christ est Roi parce qu’il est Serviteur des pauvres, des petits, des sans-voix, des faibles, de l’homme.
Le jour de notre baptême, nous sommes aussi appelés à endosser la royauté du Christ, avec celle de prophète et de prêtre.
Cette royauté ne nous met pas au-dessus des autres, ne nous prédispose pas à juger les autres et ne nous prédispose pas aussi à décider pour les autres ce qui est bon ou mauvais. Cette royauté nous conforme au Christ en croix qui offre sa vie pour le salut du monde. Quand les soldats interpellent Jésus en lui demandant de se sauver lui-même, Luc révèle que la royauté de celui-ci n’est pas dans un salut égoïste mais bien dans un salut universel. Dieu n’a pas besoin du Salut, mais plutôt celui de l’univers. Nous sommes donc appelés à être comme lui signe de salut pour nos frères et sœurs.
Malgré nos peines et nos soucis personnels, nous devons nous détourner de nos souffrances personnelles, pour accueillir celles de nos voisins, de nos enfants et de nos parents .
Nous devons nous engager pour le respect des droits de l’homme en l’occurrence la liberté d’expression, le droit des filles et des femmes à l’éducation et au travail dans certains coins du monde.
Nous devons nous battre pour défendre le sens de la vie aux abords des écoles et auprès de nos élus du quartier. Ne pas oublier de dialoguer avec nos enfants qui s’égarent dans les téléphones sans toujours compter sur les psychologues en insistant à prendre un pot avec eux dehors, à taper dans le ballon avec eux, à partager un temps entre cousins, en famille et avec les grands parents ;
et bien sûr sans un oublier un temps de prière, une icône, un chant de louange sur YouTube, dans la salle à manger, dans la cuisine et dans les chambres.
Nous devons nous battre pour protéger nos adolescents et surtout les jeunes filles qui sont séquestrées et tuées.
Nous devons aussi nous inscrire dans le combat pour la défense de la nature.
Notre responsabilité en demeure que si nous portons de ces égards envers nos frères et sœurs et que nous ne nous dédouanons pas en léguant aux associations, à l’Etat, aux professionnels. Ainsi donc, nous sommes rois à l’exemple du Christ et à l’image de nos saints patrons car « Il n’ya pas de plus grand à donner sa vie pour les autres ». Amen !