Aujourd’hui nous faisons mémoire du baptême de Jésus. Jésus inaugure par son baptême le baptême chrétien dans la présence du Fils, du Père et de l’Esprit Saint. Ainsi en faisant mémoire du baptême de Jésus, nous faisons mémoire de notre propre baptême en rappelant que nous avons été baptisés dans la mort et la résurrection du Christ. Nous avons été marqué du signe de la croix, les premières paroles du rituel : « sois marqué de la croix, le signe du Christ notre Sauveur » et chaque célébration, chaque prière commence par ce signe de la croix.
Dieu est fidèle et le prophète Isaïe nous le rappelle. Alors que le peuple hébreu vit la déportation à Babylone. Dieu dit : « je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle » et en réponse le prophète encourage le peuple à se tourner vers le Seigneur, à croire en lui à l’exemple de David. A croire en celui qui est présent. Il donne gratuitement en signe de fidélité comme la pluie féconde le sol, sa Parole accomplit sa mission, rien ne sera perdu. Le Seigneur se laisse trouver car il est proche tout en restant le tout Autre : le Dieu plein de miséricorde et riche en pardon. « Ses pensées ne sont pas nos pensées, ses chemins ne sont pas nos chemins ».
L’évangile de St Marc, dans sa sobriété, nous dit l’essentiel, lorsque Jésus sort des eaux du Jourdain, Jean le Baptiste voit « les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui et entendre une voix venant des cieux : tu es mon Fils bien aimé, en toi je trouve ma joie ». Ce déchirement des cieux, St Marc le reprendra à la mort de Jésus, le rideau du temple se déchire de haut en bas, rideau qui séparait le Saint des Saints du reste du temple. Lieu non accessible sauf par quelques uns et en des circonstances particulières, ainsi il devient accessible à tous. C’est l’ouverture de l’amour de Dieu à tous et la victoire de l’amour sur tout ce qui peut nous en séparer. L’humilité de Jésus nous rejoint dans notre humanité, il n’hésite pas à se faire baptiser par Jean le Baptiste, il n’en avait pas besoin, mais par cet abaissement il veut nous entrainer avec lui dans son relèvement, dans sa résurrection. Sans doute nous rappeler que baptême veut dire être plongé. Il est vrai que le baptême par immersion serait plus parlant que quelques gouttes versées sur la tête. Notre baptême est à voir comme une nouvelle naissance, nous devenons dans le Christ des enfants bien aimé du Père.
Une nouvelle création est en marche après la création où l’Esprit planait sur les eaux. L’Esprit témoigne de l’amour de Dieu. Et St Jean nous dit le témoignage de l’Esprit, l’eau et le sang, témoignage de l’amour de ce Dieu qui ne nous laisse pas orphelin mais fait de nous des fils et des filles adoptifs de Dieu dans le Christ donnant sa vie pour que l’humanité entière croie. Cette vie nouvelle dans le Christ est un appel à la conversion vécue comme une libération et comme un engagement à se mettre à la suite de Jésus Christ. A sa suite nous avons reçu l’onction, prenons-nous conscience de cette grâce pour nous conformer, nous mettre à l’écoute de celui qui nous a ouvert la voie à l’amour de Dieu, Père de tendresse et de miséricorde ?. En lui le défenseur est déjà là afin de nous obtenir le pardon, de tout ce qui nous sépare de l’amour de Dieu. Dieu plus grand que notre cœur qui sait et guide nos pas sur un chemin d’amour et de fraternité pour notre vie ici bas dans le monde où nous vivons. Le baptême demandé pour nous ou que nous demandons est une réponse, un « oui » qui nous donne de nous mettre à la suite de celui qui est la source, la lumière de toute foi vécue en vérité. De lui nous recevons grâce sur grâce pour vivre ensemble, nous entraider, nous soutenir les uns les autres face aux difficultés de la vie.
Nous avons à consentir de nous laisser aimer, à accueillir cet amour pour aimer en actes et vérité ceux avec qui nous vivons. Si Dieu s’engage d’une manière définitive il nous appartient de dire oui je veux bien me laisser guider. Dans le monde actuel cette attitude est prise pour une faiblesse qui n’a pas bonne presse car ce monde privilégie l’apparence, le clinquant, le moi je, la force. Pourtant ce que nous vivons à travers la pandémie devrait nous enseigner notre faiblesse face aux événements, la fragilité de la personne humaine, la fragilité du monde économique, la fragilité des relations que nous pouvons avoir les uns avec les autres. Cette situation nous montre combien nous avons besoins de relations de proximité pour vivre notre vie et vivre ensemble.
Vous avez été baptisés, c’est dans le Christ que l’avez été, dans sa mort et sa résurrection, vous avez revêtu le Christ. Ces paroles que nous connaissons bien, mettons les en pratique en prenant un chemin de foi, un chemin de vérité à la suite du Christ vrai Dieu et vrai homme, lui qui est le chemin, la vérité, la lumière pour nos vies.