3eme dim de l’avent 2020 Jean 1 6-8, 19-28 – Le témoignage de Jean Baptiste

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas »la joie des textes de ce jour ne peut provenir que de cette présence, présence aimante, discrète qui se laisse trouver par celui qui la recherche. La conversion est un retournement de notre pensée, de notre regard de nos actes en prenant appui sur celui qui vient à notre rencontre et que nous avons du mal à reconnaître, à aimer à travers toutes nos rencontres au quotidien dans notre vie ordinaire. Pourtant nous avons tout reçu de lui, en sommes nous vraiment conscient ?

Le début de la parole du prophète Isaïe : « l’Esprit du Seigneur est sur moi……proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur »sera repris par Jésus dans la synagogue de Nazareth un peu pour annoncer sa mission en précisant : «  aujourd’hui cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez ». Cette annonce faite par le prophète avait réjouit le cœur des déportés car c’est une annonce qui rend présent le Dieu qui accompagne son peuple au-delà de ses errements. Il veut le libérer en lui redonnant confiance au milieu de difficultés de la vie en exil. Somme toute nous vivons un peu de cette situation dans le temps présent, nous sommes dans l’incertitude du lendemain. Quand est-ce que la situation va se normaliser nous ne le savons pas. Dans la présence de Dieu rendue visible par Jésus Christ, osons- nous croire et dire « l’Esprit de Dieu est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction ». Pas toujours, pourtant nous qui sommes ici, tous sauf quelques uns nous avons reçu l’onction le jour de notre baptême. Que faisons-nous des grâces reçues à notre baptême dans notre confiance en Dieu, dans nos pensées et dans nos actes dans la vie quotidienne, dans la vie avec nos frères et sœurs en humanité.

Cette présence de notre Sauveur au milieu de nous, nous avons bien du mal à la reconnaitre. Dans la foi nous disons il au milieu de nous, il est en nous. Si c’est lui qui à l’initiative dans sa présence il nous laisse la liberté de l’accueillir ou non. Il ne peut agir qu’avec notre consentement et il ne prend la place que celle que nous lui laissons, humilité de Dieu vis-à-vis de l’être humain. Nous ne pouvons le reconnaitre que dans une proximité que nous désirons. Tout est dans notre relation à Dieu : « priez sans cesse nous dit St Paul, n’éteignez pas l’Esprit, discerner ce qui est bon en toute chose et gardez –le »notre discernement est parfois altéré et c’est compliqué car c’est souvent après l’événement passé que nous pouvons dire dans la relecture : le Seigneur était présent ou non. Discerner, savoir reconnaître le passage de Dieu dans nos vies, ce que cela change dans nos relations, dans nos façons de voir, demande de la constance et de l’entrainement dans nos actes les
plus ordinaires. Sachons alors nous en émerveiller.

Dans l’Evangile le témoignage de Jean est clair, il dit ce qu’il a à dire sans faux fuyants. L’objectif de son témoignage est de tourner son regard et de ceux qui l’entourent vers celui qu’il annonce : Jésus Christ, rien d’autre. Jean, témoin de la lumière, reste discret et humble. En ce temps d’attente dans la préparation de la venue du Sauveur saurons-nous l’accueillir et même le ré- accueillir dans nos vies où la joie est souvent obscurcie par la vie ambiante et les difficultés de toutes sortes qui sont vécues par beaucoup d’entre nous ?. Confiance en ce Dieu qui à la fois peut tout et ne peut rien sans notre consentement. Tressaillir de joie dans cette ambiance de pandémie n’est pas évident pourtant ça et là il y a des gestes d’entraide, d’encouragement, des actions de solidarité et les chrétiens sont avec d’autres. Chaque être humain peut aider son semblable c’est sans doute en cela que la fraternité humaine est à construire au jour le jour.

Sur ce chemin de Noël nous avons de multiples invitations à participer à ces actions dans la bienveillance et le bonheur de partager avec d’autres comme une reconnaissance de la personne humaine, comme visage de Dieu au-delà de toute aide matérielle ou spirituelle. En communauté nous avons à vivre ensemble dans la complémentarité, les plus jeunes avec les plus âgés dans le partage des talents. N’oublions pas que notre témoignage ne se fera que si l’on peut dire de nous : « voyez comme ils s’aiment » d’un amour vrai reçu du Sauveur qui nous fait la grâce de nous rejoindre individuellement et en communauté. Nous recevons de lui grâce sur grâce pour qu’avec Marie nous puissions le chanter en nous tournant vers lui.