Chers amis, c’est Noel ce soir. Mais une Noel bien particulière, je ne dirai pas étrange. Parce que le soir de la naissance de ce Jésus, l’enfant-Dieu, c’était déjà le grand bouleversement des valeurs. Un Sauveur est annoncé. Et il nous vient dans une grande condition de pauvreté. Et ce qui fait la beauté de cette histoire, de notre histoire, une histoire bien marquée par les dates et les personnages historiques, c’est aussi le symbole de la crèche qui traverse toutes les maisons et les lieux publics.
Dans la crèche nous avons Marie et Joseph épuisés d’avoir longtemps marché et logés par manque de place, dans une étable, logement pour le bétail. Epuisés mais heureux d’avoir avec eux cet enfant que tous les deux n’ont pas pu concevoir sans se connaitre dans la chair : Marie demeuré Vierge et Joseph resté chaste. Mais cet enfant est là, comme le don de Dieu.
Dans cette crèche il y a des bergers, c’étaient les hommes de la nuit autrefois, ils dormaient à la belle étoile, près de leurs troupeaux. C’étaient des hommes de basse condition. Eux les premiers, ont la grâce de vivre Noel. Et il y a l’âne et le bœuf. On peut trouver une trace biblique de leur présence dans la crèche, en Isaie 1,3 qui dit « Un bœuf connait son propriétaire et un âne le maitre qui lui donne à manger ». C-a-d, le peuple qui sait de qui vient tout bien. Puis, on a progressivement basculé vers un sens plus concret et plus factuel : les animaux pouvaient être un système de chauffage naturel surtout pour un nourrisson. Plutôt que de brûler du bois à faire du feu, la chaleur naturelle a tenu en vie cette petite famille comblée de bonheur.
Dès la première heure nous sommes dans l’écologie et dans l’attention à toute la création. Dès la première heure, Noel nous invitait déjà à être au service du frère et de la création. C’est pourquoi nous pouvons ce soir penser à toutes ces personnes et familles impactées par la crise Sociale.
Qu’est-ce qu’il n’y aura pas à Noel cette année ? Ce sont ces restaurants, cinéma, café, pub et boites de nuit, toutes ces activités nocturnes qui symbolisent l’événement festif dans le monde entier. Et nous pensons bien à tous ces investissements des restaurateurs, des annonceurs, des serveurs, des gardiens de nuit, des hommes de spectacles, des propriétaires de bars. C’est un moment difficile pour eux.
C’est une façon d’être heureux et comblé qui est atteinte profondément. Pour eux nous pouvons penser à ces bergers d’autrefois avec leur troupeaux endormis, leur investissement en sommeil, mais invités à accueillir le Frère de tous qui nait en nos cœurs, parce que ce sont eux qui les premiers, ces bergers, ont rencontré le Seigneur.
Mais tout le monde en France ne va pas à l’extérieur pour être heureux. Il y a ces diners de familles, où on se retrouve à faire la fête aux crustacés, produits de mers, mayo, ces coquilles st jacques, ces filets mignons de porc et confit d’oignon, ou poulet au cidre, tiramisu ou crème brulé au chouchen breton, kig ha farz breton, bref…Ces repas de Noel …..Et surtout retrouver les papi et les mamis. Mais cette année, voilà un moment privilégié qui est également restreint pour beaucoup. Mais la prudence est aussi la santé pour tous. Pour eux, nous pouvons penser à Marie et Joseph qui n’avaient pas eu de place dans la salle commune, et qui ont accueilli dans la joie, le Fils de Dieu qui fait de nous une Grande famille humaine, dans un endroit sobre et chaleureux. Cette chaleur ce sont les valeurs de simplicité et d’humilité que Noel nous rappelle ce soir.
Et il y a l’église qui a la grâce d’être le seul lieu de rassemblement autorisé en France. Dans d’autres pays, ce soir les églises sont fermées. Et nous ici nous sommes en nombre restreint. Et pourtant c’est Noel, ce soir un Sauveur nous est né. Un fils nous est donné. La joie de Noel n’est pas circonstancielle. La joie de Noel ne peut pas souffrir des évènements de l’histoire. C’est le contraire qui est plutôt vrai. C’est Noel qui vient apporter son salut aux évènements de l’histoire. La joie de Noel ce n’est pas simplement la magie de Noel. C’est le mystère de notre salut. Il s’agit avant tout d’une joie qui dépasse les sentiments et les émotions.
Ce qui fait que toute tristesse, toute épreuve, toute disposition à la fête, aux retrouvailles, aux folies du soir, tout ceci, est rejoint par un mystère qui est grand sans que ce mystère lui-même ne soit atteint. C’est la condition de la grande humilité de Dieu qui nous comble de tout son Amour. Dieu a tant aimé les hommes qu’il nous donne Jésus.
Ce soir c’est Noel, malgré tout. Et Noel c’est toujours la Belle Espérance en Jésus Christ qui règne pour les siècles et des siècles. Amen !