HOMELIE DU 2E DIMANCHE AVENT 2020: P VAST-AMOUR

Lorsque nous faisons la cuisine, avant de passer les aliments au feu, De lancer la cuisson et d’attendre que ce soit prêt, nous commençons bien par une préparation des aliments. Nous préparons alors le repas. Nous commençons le repas par une préparation. Commencer et préparer, ce sont deux des verbes qui peuvent retenir notre attention dans l’Evangile de Marc qui commence par : « commencement de l’Evangile de Jésus Christ Fils de Dieu et qui nous invite immédiatement à « préparer le chemin du Seigneur ».

Nous fixons les yeux sur Jésus qui vient, qui est là, et qui se donne dans le repas du partage préparé pour nous, Jésus la Bonne Nouvelle et Marc nous dit que pour accueillir ce repas, eh bien il faut se préparer et le préparer. Toute préparation est un travail sur soi, ce qu’on appelle en langage d’Eglise, la conversion. Chaque conversion est un commencement et un recommencement.

Le pape François nous appelle à une conversion fraternelle, écologique, humaine, spirituelle. Regarder en nous et autour de nous, la création et les nations, les richesses naturelles à préserver et les richesses humaines à valoriser. Mais également les grandes transformations à opérer en nous, sortir de notre monde, pour être à l’écoute de celui des autres, être tout avec tous. Et déjà il faut commencer par être en paix avec soi-même et avec Dieu, avec notre foi et notre espérance, notre confiance et notre patience.

Et nous pouvons nous laisser interpeller par le temps que cela peut nous prendre de devoir se décider à commencer ce travail sur nous-mêmes, de recommencer quand on est parfois tenu en échec, ou traversé par l’épreuve. Il y a des peurs, des hésitations, des doutes, de la perte de confiance en soi, perte d’estime, tiédeur spirituelle, des reproches qu’on se fait, des obstacles sérieux sur nos chemins de vie.

Le temps de l’épreuve nous rend parfois absents de nous-mêmes, absents de l’essentiel, absents du témoignage, et même absents à l’appel de la charité, de la fraternité universelle, absents d’une terre de véritable partage. Comme autrefois Israël était en exil, absent de ses terres. Isaie à cette époque lui a adressé une parole d’espérance : « consolez, consolez mon peuple. Dans le désert, une voix proclame : préparez le chemin du Seigneur. Rendez droits ses sentiers. Car voici votre Dieu, il vient avec puissance. Comme un berger il porte son troupeau sur son coeur ». Cette parole de Isaie disait clairement : vous reviendrez sur vos terres, ce sera comme l’exode d’Egypte, vous serez sur la terre de la promesse. De quelle promesse s’agit-il ? « Comme un berger il porte son troupeau sur son cœur », la promesse d’une espérance comblée. Alors on peut relire ces paroles apaisantes : bien aimés, consolez mon peuple.

Et alors quand on lit la 2e épitre de Pierre qui nous dit « Bien aimés, une chose ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur un seul jour est comme mille ans et mille ans sont comme un seul jour », on peut se dire, avec le Seigneur, il ne s’agit pas de compter les jours, mais se décider à commencer chaque fois. Et c’est chaque fois maintenant. « Car ce que nous attendons, selon la promesse du seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle ».

L’Evangile de St Marc n’est pas sans nous rappeler cette nouvelle création, la création même à la genèse. Au commencement, la terre était vide, chaotique et l’Esprit planait sur les eaux. A un moment donné de notre histoire, il y eut Jean qui baptisait avec de l’eau, pour nous inviter à la conversion de tout ce qui divise, sépare, détruit, oublie d’essentiel à la vie ensemble, le péché. Et il nous promet qu’il vient celui qui est plus grand que lui, qui baptise dans l’Esprit Saint.

Le péché sème le chaos, l’eau est là comme ce que nous apportons de nos efforts et notre travail pour réparer, faire revivre, faire renaître, recommencer, et l’Esprit Saint est là, symbole de l’aujourd’hui, de l’Eglise à l’œuvre, de ce nous universel, pour sanctifier, pour dire, nous sommes sauvés. St Ephrem a cette belle parole qui parle de l’Esprit Saint comme la véritable source d’eau. « Que la source apaise ta soif, sans que ta soif épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif ».

Jésus est là et pourtant Noel demande toujours une préparation à accueillir, pour que commence toujours du nouveau en nous. Noel demain commence déjà dans nos cœurs, en plein désert, en cette période de l’Avent. Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen !